Sommeil: dormir plus pour ne pas grossir?

dormir-obésité-sommeil

Les données rapportant une association inverse entre le temps de sommeil et le poids se multiplient. Un temps de sommeil insuffisant semble favoriser un déséquilibre de la balance énergétique, et pourrait creuser le lit de l’obésité.

La diminution du temps moyen de sommeil ces dernières années aurait-elle influencé l’augmentation de l’obésité durant la même période?

Un effet selon la corpulence

Parmi les études récentes sur le sommeil et la corpulence, l’une menée auprès de 1.079 enfants Australiens rapporte qu’un temps de sommeil trop court est associé non seulement à un BMI plus élevé, mais également à la survenue précoce de l’obésité.

Dans une autre étude, réalisée auprès de 1.390 adolescents de la région de Philadelphie aux États-Unis, Mitchell et ses collègues ont suivi l’évolution du BMI et du temps de sommeil de 14 ans jusqu’à 18 ans. Ils ont constaté que le BMI augmente plus vite chez les adolescents qui dorment peu, et que cet effet s’avère particulièrement marqué chez ceux du percentile 90. Chaque heure de sommeil supplémentaire s’avère associée à un BMI plus bas aux percentiles 10, 25, 50, 75 et 90, mais avec un effet plus important dans les percentiles élevés.

Cette étude confirme donc l’existence d’une relation inverse entre temps de sommeil et BMI, mais elle indique en outre qu’un temps de sommeil faible affecte plus encore le BMI des enfants qui ont déjà une corpulence forte. Bref, le manque de sommeil ferait encore plus grossir les ados déjà gros.

Un impact sur la dépense énergétique

Pour clarifier l’impact que peut avoir le manque de sommeil, Markwald et ses collègues ont comparé, auprès de 16 adultes, la dépense énergétique lors de 15 jours de nuitées adéquates, à celle d’une période de 5 jours comprenant une période de sommeil insuffisante, équivalent à une semaine de travail.

Ils constatent que lors des périodes de manque de sommeil, la dépense énergétique est légèrement plus élevée (de 5%) que lors des nuitées adéquates. Par contre, au cours de la période de nuitées écourtées, les apports énergétiques dépassent la dépense énergétique, avec une prise de poids de 0,82 kg, malgré des modifications des hormones de la faim et de la satiété (respectivement ghréline et leptine) et du peptide YY, qui signalent des réserves énergétiques excessives.

Ils notent également que les nuits écourtées sont associées à une modification du cycle de la mélatonine, conduisant à une heure de réveil plus précoce.