Bouffées de chaleur: peut-on les traiter naturellement?

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Quand on parle de bouffées de chaleur, on pense tout de suite à la ménopause. Et pour cause, c’est le symptôme qui gêne le plus les femmes au cours de cette période.

La ménopause est ce passage obligé dans la vie des femmes qui marque l’arrêt définitif des règles (et de la fertilité) et qui s’accompagne d’une chute spectaculaire des œstrogènes. Un phénomène qui les expose, entre autres, à un risque accru d’ostéoporose et de maladies cardiovasculaires.

Avec l’augmentation de l’espérance de vie, les femmes vivent aujourd’hui en ménopause durant environ 30 ans, c’est-à-dire un tiers de leur vie. Et contrairement à ce que pense la majorité d’entre elles (61%), la ménopause n’est pas une phase transitoire1. Une fois survenue, elle s’installe pour toujours et oblige les femmes à vivre dans cet état physiologique naturel jusqu’à la fin de leur vie.

Certains symptômes transitoires

Par contre, certains symptômes qui accompagnent cette période de changement sont transitoires même s’ils peuvent durer quelques années (jusqu’à 5 ans environ).  Ils n’affectent cependant pas toutes les femmes de la même façon: si  23% affirment vivre une ménopause sans symptôme, elles sont 77% à se plaindre en priorité de bouffées de chaleur (67%) et/ou de troubles du sommeil, de douleurs articulaires, de fatigue et de sécheresse vaginale.

Mais bien que ces phénomènes affectent leur qualité de vie, elles ne sont que très peu nombreuses à se traiter! En effet, 40% des femmes qui souffrent de plus de 3 symptômes ne suivent aucun traitement (ni médicamenteux, ni naturel). Cela est probablement lié aux échos particulièrement négatifs de la fameuse étude américaine WHI (Women’s Health Initiative) du début des années 2000, qui a mis en évidence un risque accru de cancers et de maladies cardiovasculaires suite à la prise de traitements hormonaux substitutifs.

Ces données ont fait naître de sérieuses craintes chez les femmes et, parallèlement, le manque de résultats apportés par les alternatives naturelles de la première heure (phyto-œstrogènes, isoflavones de soja, etc.) ont également nourri leur démotivation à se traiter.

Bouffées de chaleur, le symptôme le plus dérangeant

Le Dr Herman Depypere, Vice-Président de la Société Belge de la Ménopause (SBM) aime à rappeler que «le traitement hormonal substitutif (THS) demeure le traitement le plus efficace contre les bouffées de chaleur et permet de prévenir la perte de masse osseuse, ainsi que les fractures de la colonne vertébrale et/ou de la hanche liées à la chute des œstrogènes.»

Il précise également que «l’adoption d’un mode de vie plus sain incluant la prise de calcium et de vitamine D et la pratique d’une l’activité physique régulière, en limitant le tabagisme et les excès d’alcool est plus que souhaitable ».

Et rappelle enfin que «les THS doivent être prescrits de préférence, sur une période limitée, chez des femmes en début de ménopause, avant l’âge de 60 ans, qui sont en bonne santé cardiovasculaire. L’évaluation de l’instauration d’un THS doit aussi se faire au cas par cas.»

De nouvelles approches naturelles

Les femmes qui ne peuvent pas utiliser de THS ou qui ne souhaitent pas y recourir, peuvent se voir prescrire de la phytothérapie ou de l’homéopathie. De nouveaux médicaments ont en effet récemment prouvé leur efficacité, par rapport au placebo, sur les bouffées de chaleur entre aitres.

Du côté de l’homéopathie, citons le médicament BRN-01. Composé d’Actea racemosa 4CH, de Glonoinum 4CH, de Lachesis mutus 5CH et de Saguinaria canadensis 4CH, il permet comme l’a montré une étude récente de diminuer la fréquence et l’intensité des bouffées de chaleur (prise de 2 à 4 comprimés par jour durant 12 semaines).

Et du côté de la phytothérapie, une étude multicentrique2 présentée au 67me congrès de la Société Européenne de Gynécologie a montré l’efficacité d’une nouvelle combinaison (pollen purifié + vitamine E) sur les bouffées de chaleur (réduction de 65% sur leur fréquence), sur les sueurs nocturnes (-66%), sur l’irritabilité (-54%) et sur la fatigue (-1%).

 

Sources
1. COMMUNIQUÉ DE PRESSE, THE BELGIAN MENOPAUSE SOCIETY, 23/09/2014.
2. David ELIA et P. MARES, Genesis, 2008.