Cette supériorité se fonde cependant davantage sur la composition nutritionnelle (absence de sucres, de calories, de caféine,…) que sur des effets santé bien documentés. Toutefois, on peut relever certains points favorables à l’eau en tant que boisson, notamment dans le contexte obésogène que l’on connait.
Ainsi, certaines études rapportent que plus la consommation d’eau est faible, plus la consommation d’énergie est importante. Les enfants les mieux hydratés sont ceux qui consomment le plus d’eau, ont une alimentation moins dense en énergie et consomment moins de graisses.
On ne peut s’empêcher de souligner que la relation désormais bien établie entre le niveau socio-éducatif et la prévalence de l’excès de poids semble aussi se retrouver avec l’eau. Par exemple, les enfants des écoles payantes boivent plus d’eau que ceux des écoles publiques.
L’eau se voit donc impliquée dans une double problématique. D’une part celle de l’état d’hydratation insuffisant, où elle peine cependant à fournir des arguments différenciant par rapport aux autres boissons (dont les boissons sucrées) pour sa contribution à la seule hydratation.
D’autre part, l’eau est impliquée dans une concurrence serrée avec les boissons sucrées et, il n’est pas évident, lorsqu’on aborde le problème de l’obésité, de jauger la part de responsabilité liée à la consommation excessive de boissons sucrées… et celle inhérente à une consommation trop faible d’eau.
Quoi qu’il en soit, privilégier l’eau comme boisson est considéré comme une mesure favorable à la prévention de l’excès de poids. C’est d’ailleurs ce qui ressort d’une étude menée chez des élèves de 8 ans ayant été ou non incités, par le biais du personnel enseignant, à boire de l’eau.
Le risque de surpoids a diminué de 31% chez les enfants incités à boire, et cela pour une majoration atteignant à peine un verre d’eau par jour. A noter que les auteurs n’ont pas remarqué de diminution significative de la consommation des autres boissons, y compris des boissons sucrées.
Bref, les données suggèrent que si la réduction des boissons sucrées par le biais de diverses mesures, dont les taxes, est actuellement la piste la plus en vue, l’incitation à la consommation d’eau représente une piste qui mérite plus d’attention, et dont les effets bénéfiques sont susceptibles de porter tant sur la prévention de l’obésité que sur une amélioration de l’état d’hydratation.